Pour son baptême au Parc des Princes, Ancelotti a livré sa première composition officielle au Père Thiriez. Retour sur ses choix tactiques.
Avec force et tranquillité, le onze d’Ancelotti a livré une honorable performance au Parc des Princes (3-1) face à un Téfécé peu virevoltant offensivement.
En inscrivant avec son petit marqueur sur le tableau blanc la formation de “son” PSG, Ancelotti a offert de nouvelles perspectives de jeu aux Franciliens. Décryptage.
La formation : 4-1-2-2-1 ou la formation en “sapin de Noël”.
Autant vous le dire de suite, la formation en “sapin de Noël” n’est pas déposé à l’INPI par Ancelotti mais elle a le mérite d’exister depuis les glorieuses années du Milan AC. De plus, Ancelotti n’est pas cantonné à cette formation comme on l’a attendu. Elle a juste marqué sa belle époque de tacticien mais ne reste pas figée dans le marbre. La preuve avec Chelsea et le 4-4-2.
Le milieu, cœur du système.
Mais pourquoi cette formation ? Parce qu’Ancelotti joue la sécurité au PSG. Ne disposant pas encore d’un effectif à son image, le technicien italien construit les bases en reprenant un système qu’il maîtrise. A partir de ce système, il a imbriqué les joueurs à sa disposition dedans.
Quelles solutions offrent ce système ? Tout d’abord, il apparaît logique de s’apercevoir que le cœur du système repose au milieu. Trois joueurs, trois profils, trois pierres angulaires ! Un numéro six version années 2000 et deux numéros huit (soit mi-récupérateur, mi-relayeur). Le numéro six version années 2000, c’est le Pirlo du Milan AC. Soit un numéro dix repositionné devant la défense qui a le loisir de démarrer le système de jeu avec 5 joueurs devant lui à sa disposition. A priori, Ancelotti a dévolu ce rôle à Bodmer. Objectif : deux ou trois touches de balles maximum, les yeux rivés sur les joueurs avec interdiction formelle de regarder le ballon plus d’une demi-seconde ! C’est simple, l’ancien lillois sera le chef d’orchestre du milieu. Pas celui qui monte sur scène et qui dirige d’une main de maître les musiciens. Non, celui qui se cache à l’abri des spectateurs et qui travaillent dans l’ombre pour repositionner les fausses notes.
A ses côtés donc, deux numéros “huit”. Le numéros huit ou milieu récupérateur a pour rôle ici d’asphyxier le milieu adverse. Le maître mot : on récupère le ballon le plus vite possible. A ce poste, il faut deux morts de faim ! Soit Gattuso et Seedorf (époque Milan AC). Ici on retrouve curieusement Jallet (repositionné à l’initiative d’Ancelotti) et l’excellent Sissoko. Leur rôle : mettre la pression sur les adversaires, récupérer le ballon vite, et haut si possible afin d’amorcer les premières esquisses de contre.
Cette animation centrale ne saurait tenir sans deux excellents latéraux pour venir apporter le surnombre dans les phases offensives (cf. la pléthore de bons latéraux du Milan AC). En guest star, Maxwell (dans l’œil d’Ancelotti depuis ⅔ ans) et en invité surprise Bisevac ! La mission, c’est d’offrir des solutions aux milieux de terrain et d’élargir le jeu au maximum. Étirer la défense qu’ils disent tous. Qu’on se le dise, à ces postes, pas de place au pied carré ! Si Maxwell devrait s’en sortir sans soucis, Bisevac demeure le joueur qui va devoir hausser son niveau de jeu. Passeur décisif ce samedi, l’ancien de Valenciennes étonne pour l’instant.
Pour compléter cette première partie de formation, le rôle des centraux et du gardien reste classique. On verrouille et on relance proprement. Compris ?
Le trio restant est celui que l’on trouve au cœur du football moderne : les créatifs. Comprenez ici, les joueurs sur lequel l’ensemble de l’effectif espère des étincelles. Avec Néné, Menez et Pastore, le PSG ne devrait pas faire mauvaise figure ici. La preuve avec le match complet de Néné et le retour vainqueur de Pastore. Dans ces trois là, il faudra désigner qui succédera au fameux Kaka du Milan AC. Pour l’instant, c’est Néné qui tient la barre. Félicité par Ancelotti, le brésilien est le meilleur Parisien de ce début de saison. Incontestable ! Alors oui dans ces trois là, il faudra le numéro 9 “fuoriclasse”. Le tueur. Il n’y a qu’un seul Inzaghi dans le monde donc oubliez le profil de l’italien ici. A paris, il faudra un attaquant complet et rapide. Gameiro est là, mais Ancelotti attend la perle à ce poste. Pato exit, franchement on voit mal qui sera le joueur tant attendu qui arrivera cet hiver. Tevez ? Il ne veut pas venir… Hulk ? Honnêtement, je n’y crois pas vu la clause de départ judicieusement fixée par Porto (100M€ !). La seule chose qui pourrait se passer, c’est que Pato divorce de sa petite Barbara (la fille à Berlusconi au passage), qu’il soit amnistié par le roi et que Napoléon vienne le chercher. Vous y croyez encore pour cet hiver ? Dans le cas qui semble se dessiner, c’est Gameiro qui aura la tâche de prouver à un des meilleurs coachs du monde qu’il est le joueur qui franchi les paliers. Un beau challenge pour l’ancien Lorientais.
Alors, comment s’en sont sorti les Parisiens pour cette première en Ligue 1 ?
Sirigu (5.5) : joueur du mois de décembre, il a effectué des sorties rassurante sur coup de pied arrêté. Sinon, rien à signaler vu la médiocrité offensive de Toulouse.
Maxwell (6) : actif sur son côté gauche, il a apporté le bénéfice qu’on attend de lui offensivement. Une fois les automatismes assimilés, l’ancien de Barcelone sera un vrai plus dans les phases de projection vers l’avant.
Sakho (6,5) : sous les yeux d’un des plus grands défenseurs au monde (Paolo Maldini), le grand espoir français s’est montré solide et efficace.
Lugano (6) : il a rendu une copie propre, bien aidée par l’inexistant Bulut et le pétard mouillé Rivière.
Bisevac (7) : on l’attendait tout sauf à ce poste. Ancelotti semble avoir une idée derrière la tête avec ce repositionnement (habitué au poste durant sa période Lensoise) et le Serbe le lui rend bien. Efficace défensivement, il prend consciencieusement les risques qu’il faut sur les phases offensifs. Résultat, il offre une passe décisive. / Céara : a-t-il touché un ballon quand il est rentré ? On se pose la question….
Jallet (5) : en manque de repère au milieu, il a comblé son manque d’inspiration par un bon travail de récupération qui aura toutefois duré la moitié du match. On sera curieux de le voir disputer cette place avec Chantome.
Bodmer (6) : auteur d’un tacle dès la 8ème minute de jeu, on avait rarement vu Bodmer autant combatif et rageur. Une bonne nouvelle pour les adeptes de ses anciennes heures Lilloises et un témoignage de confiance à Ancelotti. Pour le reste, ses passes ne sont pas aussi tranchantes que prévu.
Sissoko (8) : irréprochable depuis des mois, il continue sur cette voie royale qui devrait l’amener dans le onze titulaire de Ligue 1 au poste de milieu défensif. Logiquement ovationné à sa sortie. / Chantome : sa rentrée éclaire aurait pu se conclure par un but mais le milieu Parisien a gâché cette belle occasion de marquer des points aux yeux du technicien italien…
Pastore (6.5) : en déclenchant la première frappe du Paris Saint-Germain, l’argentin a lui aussi du mal à trouver sa place dans ce nouveau système. Pour autant, dès qu’il est en position de but, le fuoriclasse de Palerme fait mouche !
Néné (8.5) : utile dans le jeu parisien, son repositionnement est pas une réussite. Il est l’homme par qui le danger arrive quand il joue simple. Il est donc logiquement buteur samedi, par deux fois ! Bravo.
Menez (6) : moins incisif que Néné, il demeure dangereux par moments et peut offrir de véritables perspectives dans les derniers instants. Pour devenir titulaire, il faudra que le garçon soit régulier dans les performances. Son pécher mignon depuis qu’il est au haut niveau… / Gameiro : sur une passe lumineuse de Néné, le numéro neuf actuel du PSG a manqué de se faire remarquer. On remet ça ?