Étonnant solide deuxième du championnat (+7 sur Lille, troisième), Montpellier et son meilleur buteur (Giroud, 16 réalisations) se déplaçait dans l’antre du nouveau PSG. Balayé 0 – 3 à l’aller, les Héraultaus avaient pour mission de mieux figurer ce soir, mais surtout de créer la sensation. Laquelle ? Celle de devenir premier du championnat ! Seul, comme un symbole. Symbole d’une équipe surprise hier, mais confirmée aujourd’hui. 

Dans le Sud on se prête à rêver de la Ligue des Champions et il faut dire que celle-ci est accessible vu le tempo imposé devant et la progression en dent de scie derrière. Ainsi, avant ce match, les deux équipes dominatrices de cette Ligue 1 avançaient avec des certitudes et une certaine envie d’en découdre.

Dos à dos

 

On dit souvent que les premières minutes d’un match donnent le tempo. Et ce soir c’était Montpellier qui démarrait fort pour un match intense. Au jeu des “premières”, c’est Montpellier qui ouvre le bal avec la première occasion du match. Après un débordement de Bedimo, Giroud est pressé par Maxwell qui détourne en corner (1e). La domination est Montpellieraine dans ce début : en cinq minutes de jeu, on compte déjà 4 corners et une occasion pour l’équipe à Girard. Il fallait Sirigu pour calmer le jeu. Auteur d’un double arrêt (8e) face à Utaka puis Giroud, le gardien se voyait gratifier des fameux “Sirigooouuu, Sirigooouuu” du Parc des Princes.

Paris subissait dans ce premier quart d’heure. Trop timide, ils laissaient développer le jeu Montpellierant via Belhanda, Estrada et Sahi. En effet, avec trois milieux défensifs (Motta, Sissoko et Matuidi), Paris peinait à proposer du jeu avec deux blocs distincts et trop espacés. Du coup, Montpellier gérait mieux son début de match et menait logiquement… au point. Privé de ballons, Paris faisait face à un Montpellier appliqué à neutraliser les ailes parisiennes (Bisevac et Maxwell). Pourtant, sur une récupération de balle de Menez, Néné glissait judicieusement le ballon à Gameiro (hors jeu) qui voyait sa frappe du gauche repoussée par Jourdren (23e). Peu dangereux.

Une occasion en trompe l’oeil puisque Paris peinait dans le jeu. Manquait-il un joueur au milieu ? Oui. Pastore et Chantôme sur le banc, c’est Matuidi qui évoluait à hauteur de Sissoko pour alimenter les trois offensifs du PSG. Ce système sécuritaire imposé par Ancelotti permettait encore au bloc de récupérer le ballon. Cette fois-ci, ce fut Gameiro. A hauteur du milieu de terrain, il récupérait le ballon pour le retrouver dans les pieds une fois la transition faite avec Menez. S’en suivait un tir hors cadre en dehors de la surface (30e).Déjà 2 munitions gâchées pour le numéro 9 parisien.

Dans un match joli à voir, le premier carton fut de sortie à la 32e minute pour Sahi, sur un excès d’engagement envers Menez. S’en suivi un geste malheureux de Sakho en retard sur Camara. Un jaune partout pour un genou contre genou.

Ancelotti ne s’était pas trompé. Son équipe était fébrile, voire stérile offensivement. Il fallait recadrer les troupes. Replaçant tour à tour Néné et Maxwell, le technicien italien demandait plus de rapidité dans les transmissions, mais surtout de former un bloc compact. Dès lors, Paris s’érigeait en patron. Celui qui prend le jeu à son compte et qui met de l’envie. Vite fait, moyennement fait, les Parisiens s’offrirent un coup franc lointain où planait l’ombre du Brésilien Alex. Obtenu par Néné, c’est un Alex des soirées Ligue des Champions qui délivrait le Parc (41e) ! Un genou à terre, Jourdren ne pouvait qu’admirer la frappe brossée de l’extérieur par l’arrière central parisien. Sonné, Montpellier tenta jusqu’à la délivrance. Sur un centre repoussé, Hilton – côté droit – alerté par Giroud centrait au point de pénalty et Belhanda de la tête remettait les compteurs à l’heure (45e). Mérité.

Et Montpellier laissa Paris revenir

Dès la reprise, Montpellier retrouvait ses jambes de début de match : jeunes et provocantes ! Via Bedimo et Belhanda, Sissoko se faisait punir sur un tacle par derrière limite à l’entrée de la surface. Mal tiré malheureusement par Belhanda (50e). Sur l’action qui suivait, Maxwell sur un coup de dé, se trouvait dans un angle fermé face à Jourdren, mais ne cadrait pas à son tour (51e). Il y avait peut-être mieux à faire en centrant…

En difficulté depuis la 46ème minute de jeu, Sissoko perdait un ballon crucial au milieu, mais Belhando gérait mal la possession sur une frappe trop molle (58e). Il fallait du changement et l’échauffement de Pastore allait dans ce sens. Avant l’Argentin, c’était Hoarau qui remplaçait Gameiro, encore frileux ce soir. Côté Montpellierant c’était Estrada, trop court physiquement, mais efficace en première période qui sortait au profit de Stamboulli.

Le match tendait donc à baisser de rythme malgré ces remplacements. Un match nul qui d’ailleurs soulageait tout le monde vu les performances de Marseille et Lyon.

Au jeu de la motivation, Montpellier était au-dessus. Parfait dans ce sens, Alex (touché) devait céder sa place à Lugano toujours en attendant l’arrivée de Pastore…. Il fallut attendre les quinze dernières minutes pour revoir l’Argentin avec la tunique francilienne. Sacrifié pour plus de percussion offensive, Sissoko rejoignait le banc logiquement puisqu’averti et à court de bon sens. Côté Montpellier, c’était l’excellent Saihi qui sortait pour Marveaux.

Des changements tactiques de chaque côté et un dernier quart d’heure charnière pour désigner le probable futur champion de France; du moins dans les confrontations directes. Immédiatement alerté dans la surface par Hoarau, Pastore tentait la louche, mais manquait de chance en ne cadrant pas (77e). Dès lors, il y avait de la place pour tous. Sirigu sauvait d’ailleurs le PSG en taclant dans les pieds d’Utaka (78e), en dehors de sa surface. Un signe, puisqu’il était seul face à Utaka qui le fusillait de la tête à bout portant (81e) sur un centre de Giroud, symbole d’un Montpellier qui se battait pour reconquérir le ballon. Coupable sur le but, Bisevac vivait un mauvais soir sous les yeux d’un Ancelotti silencieux, mais sombre à l’intérieur. On pensait alors que Montpellier était placé pour finir en mode patron… Et puis Menez ! L’international français soulevait le Parc d’un nombre de dribbles incroyables dans la surface Montpellieraine et offrait un ballon à Hoarau bien placé (88e). Merci Menez murmurait tout le stade. Il y avait Alex en première et Menez en deuxième pour punir un Montpellier dominateur. Jusqu’au bout, Paris poussa pour titiller le miracle. En vain. Montpellier pouvait s’en vouloir, c’est sur !

Venu au Parc avec de l’envie, beaucoup d’enthousiasme et énormément de culot, Montpellier aura mis à terre un PSG hors de son football. Mais comme souvent, le leader jouissait d’une incroyable réussite devant le but. Dos à dos, les deux équipes phares de ce championnat se quittaient sur un score de parité (2 à 2).

 

 

Les Notes :

Sirigu (6,5) : auteur de deux arrêts parfaits dès la 8e minute, il ne peut empêcher Balhanda et Utaka de le surprendre à bout portant de la tête. Il n’en reste pas moins l’homme phare du PSG.

Maxwell (5,5) : privé de ballons par le milieu Montpellierans, il a répondu par deux gestes de classe pour mettre les siens dans la marche. Avec plus de réalisme, il aurait pu être décisif sur deux opportunités en deuxième période.

Sakho (5) : rassuré par la présence d’Alex à ses côtés, il rend une copie moyenne.

Alex (6,5) : maîtrisant parfaitement Giroud, il délivre le Parc sur un coup franc surpuissant à 30 mètres puis sort blessé en seconde période. Du mieux. / Lugano (non noté) : perdu dans le marquage sur le deuxième but Montpellierain.

Bisevac (3) : bien gêné par Bedimo et Utaka, le néo latéral parisien a souffert la quasi totalité du match.

Motta (4,5) : marqué individuellement par Belhanda comme à Nice, sa classe internationale le sauve d’un match difficile.

Matuidi (4) : le talon d’achille offensif du PSG ne s’est pas fait remarquer dans le bon sens.

Sissoko (4) : en difficulté dès le retour des vestiaires, il écope d’un jaune et offre un beau ballon à Belhanda. Une de ses moins bonnes copies de la saison / Pastore (non noté) : sur sa première action, il aurait pu marquer. S’en suivi des contrôles ratés et quelques inspirations bien venues, notamment sur l’égalisation. Vu son état physique, on attendra d’autres sorties pour mieux le jauger.

Menez (6,5) : comme souvent, la crête du PSG a réagi sur un coup fabuleux et permit à son équipe de ne rater son rendez-vous.

Néné (4) : souvent esseulé dans les phases offensives, il a rarement su pousser à la faute Montpellier et apporter le danger. C’est l’un de ses plus mauvais match sous l’ère Quatari.

Gameiro (3) : généreux dans ses déplacements, il a encore pêché dans le dernier geste. Attention car le banc le guette ! / Hoarau (6) : hargneux, il est récompensé de ses efforts en égalisant sur un beau mouvement de Menez.

Jourdren (4,5) : à terre sur le premier but Parisien, il est aussi spectateur sur les dribbles de Menez et le but d’Hoarau. Bien moins précieux que son adversaire direct du soir (Sirigu).

Bedimo (6) : très actif en début de match par ses débordements, Bedimo se révèle être un bon arrière droit de ce championnat. Peut-être la révélation…

Hilton (6) : du gauche il offre l’égalisation à Montpellier et Belhanda. Défensivement, l’ancien Marseillais renait pour le plus grand plaisir des supporteurs.

Yanga-Mbiwa (5,5) : solide dans les duels, il a pris le tournis sur les dribbles de Menez.

Bocaly (5) : offensivement, il a fait le boulot pour museler Maxwell. Défensivement, il faut noter que les deux buts Parisiens viennent de son côté…

Saihi (6) : au départ des actions, le Tunisien est juste et bougrement utile au système de Girard. A court de jus, en seconde période, il finit le match sur une bonne note. / Marveaux (non noté) : trop peu de ballons pour exister dans ce match.

Estrada (6) : le Chilien a apporté son sens du jeu et sa technique durant toute la première période. Il a ensuite baissé pavillon. / Stambouli (non noté) : plus physique qu’Estrada, il a apporté ce qu’on attendait de lui : récupérer vite le ballon puis le transmettre rapidement.

Belhanda (7,5) : le dribbleur fou s’est offert dès la 8e minute de jeu une cascade de dribbles, neutralisant 4 parisiens. Dans la continuité de ce match, il finit homme du match avec en prime l’égalisation bien venue en fin de première mi-temps. On passera sous silence cette balle perdue qui offre le deuxième but à Paris… / Cabella (non noté) : il est rentré pour faire souffler Belhanda au bord du gouffre après son match plein.

Camara (5) : timide tout le match, il rend une copie faible mais, il a fait le boulot.

Utaka (6,5) : virevoltant face à l’insuffisance de son adversaire direct (Bisevac), il a failli offrir une place d’honneur à son équipe avec ce but de la tête en seconde période.

Giroud (6) : le meilleur buteur du championnat aura eu beaucoup de difficultés pour se créer des occasions face au niveau international (Alex puis Lugano dans une demi-mesure). Il se muât alors en passeur : à l’origine du premier, décisif sur le deuxième. Complet et bienvenue avec l’Euro à l’horizon.

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