Malmenée d’entrée de jeu, l’Équipe de France a souffert face à des Bosniens très en jambes et surtout plus motivés que leurs compères français. Propre dans le jeu, la Bosnie a offert 15 minutes d’occupation territoriale poussant Reveilleire et Rami à la faute et s’offrant du même coup deux belles opportunités de buts. Et pourtant l’action la plus significative fut celle de Rémy à la 8ème minute. Parti seul sur un contre, Rémy a prouvé qui était plus rapide que technique afin de se présenter seul devant le gardien adverse. Dommage.
Poussé par plus de 3000 spectateurs et orchestrée par Pjanic et Misimovic, la Bosnie a offert une belle première mi-temps à ses supporteurs ponctuée d’un but sur lequel M’Villa et Rami ont démontré que cette équipe n’est pas prête au haut niveau. Absents dans le jeu, pourtant à domicile, les Français se sont fait punir par un vrai attaquant : Dzeko.
À l’instar de Malouda, d’Evra et Abidal (par les gestes et la voix), la France a mis 20 minutes avant de venir dans le camp bosnien. Et pourtant, elle est restée toujours sous le fusil de la Bosnie. Aparté : dire que les supporteurs ont fait la hola vers la vingtième minute de jeu est à signaler chez Piscou ou Mickey Mag. Comme son public, la France était à côté de son match, notamment avec ses longs ballons à destination “inattendue”. Pourtant, cette équipe a les moyens, mais elle se contente de jouer latéralement plutôt que vers l’avant. À la différence de la Bosnie qui exploite chaque ballon.
Au retour des vestiaires, c’est Malouda qui a allumé la première mèche côté français. Celle que l’on attendait pour relancer l’équipe. C’était désormais aux autres de l’imiter. Tout comme Menez, les jeunes Français ont essayé de le faire. Et ils ont réussi en revenant au score grâce à Nasri (le plus expérimenté de ces jeunes en nombre de sélections notamment) sur un penalty provoqué par Spahic qui a traduit la grosse baisse de régime bosniaque – qui aurait du plier le match avant. C’est cette jeunesse-là que l’on veut en Équipe de France ! Elle a prouvé, tout du moins ce soir, qu’elle était largement au niveau de ses piètres ainés. Si ce n’est mieux…
Les notes :
Lloris (5,5) : que voulez-vous, il a beau être un bon gardien, il est souvent comme ses coéquipiers dans la difficulté : impuissant face aux exploits adverses. Heureusement qu’il fait partie du top mondial gardien…
Reveilleire (4) : coupable sur sa première relance qui a failli offrir un but aux Bosniens dès la 4ème minute de jeu, le Lyonnnais n’a jamais trouvé le rythme dans ce match.
Rami (3,5) : à force de vouloir toucher le ballon défensivement le nouvel “espagnol” perd des ballons de plus en plus dangereux. Il devient un défenseur très fébrile sous la pression. On le savait déjà, mais au niveau international, cela saute aux yeux.
Abidal (5) : Lorsqu’il devient un joueur essentiel dans le groupe le Barcelonais n’a plus le niveau qui était le sien sous le maillot lyonnais. Il n’est pas le patron de la défense centrale. Pourtant, s’il y a bien quelqu’un qui devrait pousser une “gueulante” c’est lui ! Mais rien à l’horizon, il semble détaché de ce rôle…
Evra (4,5) : il a rempli son rôle moyennement, mais comme il dispose d’un passe-droit, on ne peut rien dire… Enfin si, il n’est pas un défenseur gauche, c’est un latéral gauche qui a besoin de deux joueurs en couverture puisqu’en un contre un il est souvent en difficulté.
M’Villa (4) : noyé par l’entre-jeux Bosnien, le Rennais a été absent comme ses coéquipiers du milieu.
Cabaye (4) : avertit dès la première mi-temps, le Lillois a gommé ses bons points acquis contre l’Albanie pour revenir à zéro. On ne sait pas finalement s’il a sa place dans l’équipe. Lors des grandes rencontres, on penche vers le non… / Martin (7) : dois-je encore dire qu’il a le niveau pour figurer sur la feuille de départ ? Dès lors qu’il rentre, le jeu de la France est clair, net simple et précis. Bizarrement dèss qu’il rentre, la France est souvent dangereuse dans la construction. Bizarrement, hein… A ce propos, ça doit faire 4/5 ans qu’on ne voit plus de une deux comme il le fait si bien.
Malouda (4,5) : aligné pour son expérience, le Blues a permis à l’Équipe de France de reprendre son souffle en première mi-temps. Il demeure qu’il n’est toujours pas indiscutable dans son équipe. Comme Evra, il peut remercier sa carte de fidélité dans le onze titulaire. Sifflé logiquement lors de sa sortie / Gameiro (5) : rentré avec engouement sous les encouragements du public, le parisien s’est montré intéressant dans ses déplacements.
Menez (7,5) : un jour, sa nonchalance le perdra… Heureusement que techniquement il est au dessus du lot et que ses éclairs sont toujours l’objet d’une action dangereuse. Bravo. Pour autant, il fait partie, pour l’instant, des statuts “tu rentres pour mettre le feu”…
Nasri (7,5) : qu’on se le dise : Nasri se sera jamais LE meneur de jeu que tout le monde veut. Il a les qualités, mais il ne sait pas les exploiter. On le voit à ses déplacements et à sa volonté : il a peur de prendre les clés de l’équipe. Pour remplir ce rôle à 90%, il a besoin de se sentir en confiance et d’être accompagné de joueurs techniques qui jouent en première intention. C’est à ce moment qu’il devient décisif.
Remy (4) : le marseillais est intéressant dans le jeu en profondeur et sa rapidité fait la différence. Il faut cependant qu’il s’améliore dans son touché de balle. De plus, numéro 9 n’est pas son poste. Il n’a pas le positionnement d’un pur numéro 9 à la différence de son adversaire direct du soir (Dzeko). / Diarra (non noté) : rentré pour renforcer le milieu de terrain, le marseillais a fait ce qu’il sait faire : défendre. Point.
Blanc (7) : dans l’impasse, le sélectionneur a du faire des choix. Rapidement, ce sont Gameiro et Martin qui sont rentrés dans une logique de réduction du score. Il a également réussi à remobiliser ses troupes lors d’un discours “musclé” à la pause.