En remportant une rencontre primordiale face à l’Argentine (71 à 64), la France a retrouvé la confiance qu’elle avait perdue lors de son premier match. De bon augure pour la suite.

Après une défaite logique face aux États-Unis, la France devait prouver son statut d’outsider dans la compétition face à l’Argentine victorieuse de la Lituanie 102 à 79 avec panache. Un choc qui allait désigner le deuxième favori de ce groupe, derrière Team USA alors que la France figurait à la dernière place du groupe A avant la rencontre.

D’entrée, sous les “allez les bleus”, Batum claque un dunk ligne de fond, synonyme d’une envie olympique partagée par Diaw, agressif dès le premier rebond. Côté Argentin, on peine à trouver le cercle et c’est grâce aux lancers francs de Nocioni que l’Argentine ouvre son compteur. Pourtant la France peine elle aussi aux pourcentages de tirs réussis. Comme il y a deux jours… Et il faut quelques rebonds de Turiaf pour rassurer la maison… Le premier 3 points intervient à 5 minutes de la fin du premier quart temps par l’intermédiaire de Batum. Une belle entrée en matière pour l’ailier des Blazers, complétement absent face aux USA. Néanmoins la France peine toujours à la construction Les pertes de balles et incompréhensions continuent. Il faut un 2 points de Gelabale et une vilaine faute sur Parker pour remettre sur les rails le collectif français. Mentalement, la France est dans son match. Ainsi, à l’entame des deux dernières minutes, la France est devant (+4) après que Parker se soit un peu chauffé avec son compagnon de club Ginobili. Le premier beau mouvement intervient lorsque les trois stars du cinq touche le ballon : Diaw fixe à l’intérieur, remet à Parker qui d’une passe laser trouve Batum derrière la ligne qui enquille un trois points (son deuxième déjà) ! La France est devant et l’Argentine doit prendre son premier temps mort (19 – 10 à 46 secondes du terme). La coupure profitera légèrement aux Argentins qui reviendront à 7 points.

Le deuxième quart temps démarre avec celui qui avait fini le premier : Scola. Très présent dans la peinture, ce dernier fait mal à la défense française, malgré un manque d’agressivité dans les phases défensives. Heureusement pour Turiaf. Discret offensivement, Diaw se met dans le rouge avec sa deuxième faute à plus d’une demi-heure de la fin du match. Il faut dire que la grinta argentine a l’effet escompté : celui de faire sortir du match les français mentalement. Avec ce travail de sape, l’Argentine recolle à un point (19 à 18). Vincent Collet doit alors prendre un temps fort pour remobiliser ses troupes. Dans la foulée, De Colo prend ses responsabilités et inscrit un trois points bienfaiteur. Malheureusement dans ce match, la France est déjà dans le rouge avec 5 fautes d’équipe. Résultat, l’Argentine a le loisir de revenir au contact (22 partout). Il faut alors un grand Seraphin pour redresser le navire. L’enchainement rebond offensif, bras roulé, contre en défense revigore la salle et l’équipe (24 à 22). De bonne augure pendant que Scola se repose sur le banc. Avec un grand Seraphin, l’Argentine est obligé de prendre un autre temps mort (28 à 22 pour la France). Collet en profite pour consolider la dynamique française tandis que Parker et Diaw soufflent. La fixation de Seraphin lui permettant de jouer temporairement “small ball” : Bokolo, De Colo, Batum et Pietrus. Laissant une liberté à un Séraphin intraitable du haut de ses bras roulés. L’Argentine doit son salut aux lancers francs pour rester au contact (32 à 27). L’Albiceleste finit en zone et permet à Ginobili de se signaler par un dunk à deux mains en contre avant de clore cette première période (32 à 29).

À l’entame du premier, la France pointe à +3 grâce aux performances combinées de Batum et Seraphin notamment. Parker, discret certes, reste le chef d’orchestre de la bande en plaçant les systèmes et en temporisant dès que possible. C’est Gelabale, grâce au décalage de Diaw, qui rentre le premier panier : à trois points. Décidemment, les déplacements de Diaw hors de la peinture pose beaucoup de problèmes au secteur intérieur argentin. Son nombre de fautes est pourtant rébarbatif : 3 fautes à l’entame du troisième quart temps… Turiaf le suit de près en prenant sa troisième faute. Ce qui permet le retour de Seraphin. Toutefois l’écart ne s’accentue pas. Au contraire, Ginobili à trois points et Scola permettent à l’Argentine de revenir dans le match (37 partout). Parker encore, est secoué dès qu’il rentre dans la raquette. Une habitude déjà, puisque le meneur français vient de tomber sévèrement pour la troisième fois. L’agressivité argentine pénalise d’autant plus la France lorsque Batum sort pour sa troisième faute. Heureusement de Colo, encore alerté par Diaw, inscrit un autre trois points crucial. Mais l’Argentine a pris le pas mentalement et physiquement. Elle pointe à +1 à 4 minutes de la fin du troisième quart. Diaw prenant au passage sa quatrième faute. Tandis qu’il rejoint le banc, Gelabale allume encore la mèche derrière la ligne (45 à 43). La France respire… C’est à ce moment que Parker décide d’accélérer et provoquer les contacts. Il obtient donc deux séries de deux lancers francs et permet à la France de prendre 5 points d’avance alors qu’il reste moins de 3 minutes. El Manu, piqué au vif, s’offre alors un and one infligé à Seraphin (4 fautes aussi). Il reste 2 minutes et Ali Traoré profite d’une brèche pour laisser la France devant. Cette fin de quart temps est palpitante. Il serait judicieux de rester devant. C’est Parker qui se charge de cette mission en rentrant un lay-up sur un service parfait de Traoré. 55 à 53 pour la France. Ouf…

Avant ce dernier quart temps, Ginobili survole la rencontre avec 20 points tandis que la France positionne trois joueurs à 10 points et plus. Le collectif français survit dans cette rencontre, notamment grâce à son banc (Seraphin, De Colo). Gelabale n’est pas étranger à cette avance avec un 3 sur 4 à trois points. Collet décide alors de laisser ses stars sur le banc car le money time sera décisif. À coût sur. La France est au contact. Elle a déjà poussé l’Argentine à trois pertes de balles. Toutefois elle ne parvient pas à croiser l’écart. En cause, des shoots forcés pour la plupart. On est déjà à 7 minutes et 30 secondes du terme et toujours aucun point d’inscrit. Mais non ! Nicolas Batum, à peine sorti du banc, plante un trois points. L’Argentine lui répond par Scola et Ginobili (à trois points, en déséquilibre). Que c’est chaud (60 à 58) ! Il reste cinq minutes… Tony Parker sort sa spécial crossover – shoot et la France pointe à +4. On comprend mieux pourquoi il a attendu sur le banc quand il passe un double pas magistral entre Scola et Ginobili (64 à 58). Franchement, ça sent bon. L’Argentine ne trouve plus la solution offensivement et Parker élève son niveau. Avec 6 points en une minute, TP permet à la France d’être à +8. Il reste 3 minutes 22 ! “On lâche rien” lance Collet (66 à 58). Les Argentins ont la tête des mauvais soirs : shoots qui rebondissent sur le cercle, fautes lors des rebonds. C’est simple, l’Albiceleste laisse Parker et Batum finir cette partie aux lancers francs. Même Ginobili se met à rater un double pas. C’est dire (cf. il finira meilleur scoreur de la rencontre avec 26 points quand même) ! Cependant, il reste 2 minutes et la France a 6 points d’avance. Rien n’est acquis car l’Argentine n’abdique pas, à l’image de Scola qui chipe un ballon à Turiaf après un rebond du français. Il est exclu sur l’action et Diaw le suit de près (5 fautes). Scola a relancé son équipe en provoquant deux fautes françaises… Le pivot rentre un lancer franc sur deux (67 à 62). Cela aurait pu être pire. Parker enchaine interception et alley oop osé convertit par Seraphin avec beaucoup d’habileté tant la passe était difficile (69 à 62). Une minute à jouer. Il ne reste plus qu’à user l’horloge des 24 secondes en attendant une faute argentine. Tony sur la ligne : deux sur deux (71 à 62). L’Argentine est forcée à l’exploit. Alors qu’il reste 26 secondes, l’Argentine ne fait pas faute et laisse le match à la France. Insolite…
La France a mérité sa victoire. Parker finit meilleur marqueur, suivi de près par Batum. Les locomotives sont revenus dans la compétition et la France va titiller les États-Unis et surtout la Lituanie (jeudi à 9h) !

Les principaux acteurs français :

  • Seraphin : 7 rebonds, 3 contres, 10 points (5 sur 7 au shoot)
  • Batum : 14 points (dont 50% à trois points), 3 passes décisives et 7 rebonds
  • Parker : 17 points, 5 passes décisives
  • De Colo : 11 points (dont 50% à trois points)
  • Gelabale : 13 points (dont 3 sur 5 à trois points), 6 rebonds

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